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L'Epouse


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889070275
ISBN numérique ePub: 9782889070268
Parution : 2022
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Janvier 1974, Gaza. L’Anglaise Piper emménage avec son mari, délégué humanitaire. Leurs semaines sont rythmées par les vendredis soir au Beach Club, les bains de mer, les rencontres fortuites avec la petite Naïma. Piper doit se familiariser avec les regards posés sur elle, les présences militaires, avec la moiteur et le sable qui s’insinue partout, avec l’oisiveté. Le mari s’absente souvent. Guettée par la mélancolie, elle s’efforce de trouver sa place. Le baromètre du couple oscille. Heureusement, il y a Hadj, le vieux jardinier, qui démultiplie les fleurs à partir d’une terre asséchée. Et Mona, psychiatre palestinienne sans mari ni enfants, pour laquelle Piper a un coup de cœur. Mais cela suffit-il ? Plus que jamais, dans L’Épouse, Anne-Sophie Subilia révèle la profondeur de l’ordinaire. La lucidité qui la caractérise ne donne aucune circonstance atténuante à ses personnages. Romancière et poète, Anne-Sophie Subilia est notamment l’auteure de Parti voir les bêtes (Zoé, 2016, Arthaud poche, 2018), Neiges intérieures (Zoé, 2020, Zoé Poche, 2022) et abrase (Empreintes, 2021). Romancière et poète, Anne-Sophie Subilia est notamment l’auteure de Parti voir les bêtes (Zoé, 2016, Arthaud poche, 2018), Neiges intérieures (Zoé 2020) et abrase (Empreintes, 2021). Dans ce texte, qui a été pour moi un vrai bonheur de lecture (je ne me suis pas lassée d’en lire les versions successives), on trouve une attention minutieuse et émerveillée aux objets, odeurs, couleurs, visages, émotions. Et aux vêtements que porte en particulier Piper, le personnage principal. Il y a une certaine audace à cette frivolité, dans ce contexte. En effet, ce goût du beau, en particulier du tissu, tranche avec la mélancolie de la femme et, surtout, avec la gravité de la situation israélo-palestinienne. Il participe en fait de manière inédite au réalisme du texte. Piper choisit par exemple de mettre ses sandales à talons plutôt que ses espadrilles parce ces dernières lui donnent des cloques, ce détail importe parce qu’il est aussi une justification, dans le for intérieur de l’épouse, qui doit assumer le regard des Juives orthodoxes la regardant avec mépris dans le supermarché israélien. Ce qui n’empêche pas le lecteur d’éprouver à ce moment-là à l’égard de Piper un certain amusement, teinté d’incrédulité, comme on peut le ressentir pour une amie que l’on connait très bien. Cette proximité avec l’héroïne est subtilement suggérée par des finesses d’écriture qui contribuent à la magie du texte. Le lecteur se rapproche tant de l’épouse que le texte semble adopter son point de vue unique mais souvent sans en avoir l’air, et pour ensuite s’en éloigner, et préférer un autre personnage, le mari, le vieux Hadj, les enfants. Tous ces personnages ont bien leur autonomie, existent sans l’épouse, sur laquelle on est pourtant centré. C’est un subtil va-et-vient entre discours direct et indirect, for intérieur de Piper et narrateur omniscient, comme une caméra qui oscille entre gros plan et vue d’ensemble. Il peut aussi arriver que Piper raconte dans une lettre une scène, et la scène s’extirpe de la lettre pour se mettre au présent et prendre toute sa place dans le corps du roman. Anne-Sophie Subilia a l’art de la nuance et des personnages si vrais qu’ils ont en eux toute l’ambivalence dont est capable l’être humain : Piper n’est pas que belle, mélancolique et vaporeuse, loin de là : elle est aussi énervante et contradictoire, trop gâtée et velléitaire. Mais lucide, toujours lucide, comme la narratrice sans complaisance de Neiges intérieures, qui ne se donnait aucune circonstance atténuante. Comme dans Neiges intérieures aussi, le lecteur est immerge?? dans une forme de huis clos décrit au jour le jour. L’Epouse : Elle doit s’inventer des passe-temps et des utilités. Ensemble mari et femme vivent cette aventure, mais quand même, lui un peu plus qu’elle. Elle se sent transparente, peine à exister. Le vendredi soir, le couple rejoint les autres expatriés au Beach Club, ils se font beaux, les femmes se maquillent et se parfument. Ils boivent, beaucoup. Mais si Piper est capable de s’animer à ce genre de petit événement, elle devient de plus en plus indolente. « Au milieu de sa liste domestique, elle est prise d’ennui et pose le crayon. Ils verront bien, ils ont le temps. » « La femme du délégué n’a pas de mission spécifique. Elle accompagne. Elle n’a pas la responsabilité des opérations, ni l’adrénaline ni les fatigues. Elle n’a pas la satisfaction, la griserie, ni le brut contact du travail. Elle a le farniente si elle souhaite. Est-ce agréable ? Elle ne peut être fière qu’à travers l’autre qui lui raconte comment c’était dans les prisons et les rencontres compliquées. Elle, qu’a-t-elle fait ? A-t-elle bien profité ? Elle regarde ses ongles, vernis à la perfection. Songeuse. Elle est fière de lui et fière de leur mission, d’habiter sous un toit flanqué du drapeau de la Croix-Rouge et, plus tard, de pouvoir conduire sa Fiat 500. Quand elle passera une patrouille ou un poste-frontière, elle dira Red Cross. Mais parfois il se peut bien qu’elle tombe dans la mélancolie aiguë. Qu’est-ce qui pourrait avoir du sens ? Elle va écrire une lettre. S’installe sur le patio. Je ne suis pas très utile ici. Plus tard, elle croira entendre les femmes de l’hôpital, « Tu n’as qu’à l’adopter, ce bébé, si tu t’inquiètes sur son sort ! », on la houspillera. » Après trois mois de découvertes souvent euphoriques, la déprime s’installe. Piper se sent inutile, elle manque de force pour agir, se néglige, ne cherche plus à balayer le sable et se débarrasser des cafards, il y en a trop. Elle s’ennuie, en a honte. « J’en ai marre de tout, d’être seule, des gens, de toi » balance-t-elle à son mari. Le délégué s’inquiète. Il se rend compte qu’elle ne rit plus depuis longtemps. Elle devrait rentrer en Europe, soufflent des proches, puis suggère l’épouse elle-même. Le délégué panique. Il tâche de lui trouver des occupations, dont une visite au département pédiatrie de l’hôpital : Le bébé : «Dans l’une des grandes chambres se tiennent beaucoup de femmes, des mères, des sœurs, des grands-mères, qui donnent le sein ou le biberon. C’est une ruche lactée, fauve et bigarrée, où les paroles résonnent d’une paroi à l’autre jusqu’aux tympans de la femme étrangère. Ça parle et raconte quantité d’histoires. Elles se donnent probablement des conseils, partagent leurs expériences, s’entraident et s’approvisionnent dans les cabas les unes des autres. Quelques nourrissons hurlent de concert, comme au chenil. Ça gesticule. C’est Gaza, ce mercredi-là, à quinze heures. » Elle remarque un bébé seul, cheveux noirs hirsutes, souillé, se met à le caresser, puis la lange, s’y attache prudemment : « La femme enfile sans trop réfléchir cette blouse blanche anonyme, sans doute masculine dans sa coupe et son odeur. Elle boutonne dimanche avec lundi. Elle glisse un œil à l’intérieur des poches, vides, palpe la poche de poitrine, qu’un Bic rouge agrémente, et poursuit ce qu’elle a à faire. Il n’y a pas d’eau chaude au robinet, mais l’eau sera tiède si elle la mélange avec celle du thermos. Elle va chercher la petite. Le nourrisson se laisse faire, ne pleure plus du tout. La femme baigne entièrement sa tête, mouille son visage, détoure les oreilles, nettoie les croûtes au nez, les yeux, le cou, entre les orteils, les parties génitales écarlates. La porte s’ouvre quelquefois dans son dos, faisant entrer des voix, mais se refermant aussitôt. On les laisse tranquilles. » Elle y retourne tous les jours. La cheffe de la pédiatrie lui demande comment elle a pu lui donner un nom : « Elle serre la serviette bleue dans sa main. En effet, elle s’est permise de lui donner un prénom, mais sans jamais chercher à l’ébruiter, sachant qu’il n’avait de valeur qu’affective, pour le temps où elles seraient ensemble. Elle garde pour elle cette justification. Des guêpes sucent la marmelade. Selma referme le couvercle et se lèche les doigts, avant de prononcer sa question : « Pourquoi ne l’adoptez-vous pas ? » La voilà soudain bouche bée, un œil plus haut que l’autre comme une figure de Picasso. » Le jardinier Une amitié inattendue se noue entre l’épouse et le vieux jardinier taciturne et facétieux, ils communiquent en langue de gestes et de mimiques. « Ces deux-là semblent se comprendre et s’amuser au-delà du langage. Il va lui réserver une surprise de taille le printemps venu, artisan d’une démultiplication de fleurs improbables qui poussent dans le sable de son jardin comme par miracle. » Les fils du jardinier sont impressionnés par la manière de fumer de l’épouse, comme dans les films américains. « Eux et elle ont en commun des yeux verts de chat abyssien ». Anne-Sophie Subilia a étudié la littérature française et l’histoire à l’Université de Genève. Son mémoire de master sur L’Obscurité du poète Philippe Jaccottet, a été récompensé en 2008 par le Prix Hentsch de littérature. En 2010, elle est à Montréal et rencontre Kenneth White. Elle développe une écriture au rythme du pas, avec pour horizon l’expérience sensible et imaginaire de l’espace. En 2013, master à la Haute école des arts de Berne, en écriture littéraire. Elle travaille avec Philippe Rahmy et Noëlle Revaz. Anne-Sophie Subilia est l’auteure de Jours d’agrumes (l’Aire, 2013), prix ADELF-AMOPA 2014, de Parti voir les bêtes (Zoé 2016, Arthaud poche, 2017) et de Neiges intérieures (Zoé janvier 2020, Zoé Poche 2022), qui a été bien remarqué dans les médias français (L’Humanité, Libération, Le Monde, Figaro, Air France magazine, Livres Hebdo et En attendant Nadeau).

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