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Presque étranger pourtant


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889279920
ISBN numérique ePub: 9782889279913
Parution : 2022
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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Numérique PDF
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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Un homme hanté par son enfance rentre au pays. Il y a grandi aux côtés de Vito, son meilleur ami. Ces deux adolescents en Allemagne de l’Est ont connu une tragédie, l’homme évoque en pointillé la culpabilité qui le ronge depuis, et la tentative de se reconstruire. Car sa vie lui échappe, kidnappée par l’accident avec l’ami. Malgré son épouse et sa fille bien-aimées, les démons de la mélancolie sont réveillés dans ce paysage de l’Elbe, où campent les néo-nazis et où plane l’ombre d’une sourde menace, toujours plus difficile à ignorer. L’inondation de l’Elbe, déluge qui engloutit tout, permet enfin de vraiment recommencer. Ce premier roman a reçu le prix Robert Walser en 2020. Sa langue, puissamment picturale, maintient une forme de mystère, un suspense envoûtant. Thilo Krause est originaire de Dresde, où il est né en 1977. Il vit à Zurich avec sa famille depuis des années et travaille à la Haute Ecole Polytechnique de Zurich (EPFZ) dans le domaine de la recherche scientifique. Poète bien établi, aux trois recueils plusieurs fois récompensés et traduits. Presque étranger pourtant, son premier roman, a été récompensé par le Prix Robert Walser en 2020, Hanté par son enfance, un homme revient dans la région où il a grandi, en Allemagne, près de la frontière tchèque. Il s’installe avec sa femme et sa petite fille, qu’il ne nomme jamais autrement que la « Petite ». Nostalgique des paysages idylliques et paisibles de son lieu d’origine, il revient surtout pour renouer avec son ami Vito, qui a perdu une jambe alors que les deux adolescents s’étaient lancés dans l’ascension folle d’un bloc de grès. Peu de temps après cet accident tragique, notamment à cause des réactions acerbes des adultes qui les entouraient et d’une fugue magistralement ratée (cf dossier), le contact a été rompu et l’amitié perdue. Depuis, le narrateur ne s’est jamais débarrassé d’une culpabilité dont il devient clair petit à petit qu’elle est à la fois ce qui motive son retour et ce qui l’empêche de se retrouver tout à fait chez lui. Raconté dès les premières pages, l’accident originel permet de placer le lecteur au plus près du narrateur. Les sensations du personnage sont physiquement traduites avec une précision intense et des images à couper le souffle. Plus qu’un retour au pays, c’est un retour à soi que cherche le narrateur, une façon de renouer avec le monde et avec sa femme, Christina. Les habitants épient derrière les haies et les rideaux, une menace sur cette région marquée par la présence des mouvements d’extrême-droite et néonazis – due notamment à la réunification maladroite entre l’Allemagne de l’Est et celle de l’Ouest, qui a laissé beaucoup de régions de l’ex-RDA avec un sentiment d’injustice. La nature joue un rôle à part entière. Le somptueux paysage de grès caractéristique, tout de colonnes et de roches erratiques, se révèle aussi menaçant que menacé. Menacé par les camps de néo-nazis en mode survivaliste qui la souillent ; menaçante à cause des perturbations climatiques qui conduisent à une terrible crue de l’Elbe, un véritable déluge qui clot le roman sur des accents bibliques. Le talent poétique de Thilo Krause se retrouve dans la construction faite d’échos entre le présent et les souvenirs d’enfance Bref, intimité (événement tragique, communication difficile avec sa femme) versus événements mondiaux contemporains. Pas de psychologie. Images fortes. Malaise, mais vitalité. Univers très végétal et rapport intime à la nature : c’est pour notre catalogue! Extraits : « Chez soi » qu’est-ce que c’est ? : Une journée venteuse. Devant moi, les pins ondoyaient. De-ci, de-là. Je me suis demandé comment c’était, de se laisser ballotter de-ci, de-là, tout en restant toujours fixé au même endroit. Se balancer en haut. Rester planté en bas. Alors inutile de songer à se rendre quelque part, à rentrer chez soi, ou à s’en aller. Où que ce soit. Quand nous étions loin, il semblait que c’était ici, et maintenant que nous sommes ici, qu’est-ce que j’en sais, où c’est. J’aurais préféré le savoir dès le début. Alors nous n’aurions pas dû partir du tout, ou bien nous serions allés ailleurs. Nous ne sommes que trois. Pourtant, nous traînons tout derrière nous, chargés de tout notre barda. Ceux qui étaient nos amis et ceux qui sont nos amis, la famille, les vivants, les morts. Le narrateur est à la dérive, il a passé la nuit dehors : Notre maison comme un navire, mais pour l’heure, je ne suis plus à bord. J’ai laissé la porte ouverte. Entrera qui voudra. Sur le côté du lit, à côté de moi, il y a encore les affaires que Christina n’a pas emportées. Ce sont les belles robes, les robes d’été, les élégantes, très peu d’étoffe. Je ne peux respirer que superficiellement. Il y a quelque chose qui cloche avec mes côtes. Si je ne me lève pas de temps à autre et si je ne me force pas à respirer plus profondément, j’ai des vertiges. Je me penche sur les robes de Christina et j’imagine qu’elles portent encore son odeur, bien qu’elles soient lavées de frais. Elles ne pèsent presque rien, elles s’envolent dans la nuit, comme si elles avaient des ailes. Doucement, elles descendent en vol plané jusque sur la pelouse. Il y en a une qui reste accrochée au cerisier, mais à présent, le lit est vide, exactement comme les armoires, exactement comme il faut être vide pour trouver le sommeil La grande inondation évoque le déluge ou les années passées par les Allemands de l’Est sous l’eau dans un système puis dans le suivant : Nous sommes ceux que Caspar David Friedrich n’a pas peints : trois hommes contemplant l’inondation. Quelques pignons, les cimes des arbres et l’escalier aux marches usées qui descend à travers les jardins ouvriers jusque dans l’eau, là où tout passé commence, parce que toutes les choses qui ont été englouties n’ont ni présent ni avenir. Même si elles sont encore là, elles existent désormais dans un autre monde, inutiles, hors d’usage, et avec elles, tout ce temps qui est passé. Brusquement, tout cela ne sert plus à rien. Personne n’aurait pu peindre cela. La grande inondation en nous, les années sous l’eau dans un système puis dans le suivant. L’ascension, ensemble : Dans la forêt, nous faisons du slalom entre les troncs. Je vais devant, les autres serpentent derrière. La Petite fait pivoter ma tête. Je dois marcher dans cette direction-là. C’est ainsi que nous rejoignons le sentier touristique et le pied de la falaise. Je fais descendre la Petite de mes épaules, la dépose là où commencent les étais de fer. Nous attaquons l’ascension. J’enferme les mains de la Petite dans mes mains, j’enclos son corps dans le mien. J’entends son souffle, je sens comme elle se tient, pendant que nous grimpons toujours plus haut. Christina aide Brigitte tandis que Jan et Vito, en silence et concentrés, se hissent d’étai en étai. Il faut rentrer la langue, dis-je à la Petite. Elle transpire. C’est le moment où le paysage s’ouvre. Ne pas regarder en bas. Je l’enveloppe autant que je peux dans mon corps. Encore dix mètres, et nous serons au sommet. Nous serrons tous la main à la Petite et nous l’embrassons. Elle est rayonnante. Thilo Krause est né à Dresde, en ex-RDA, en 1977. Au début des années 2000, il quitte sa ville natale pour entreprendre un doctorat à la Haute Ecole Polytechnique de Zurich (EPFZ). Il y vit aujourd’hui avec sa famille de front recherche scientifique et activité littéraire. Il est l’auteur de trois recueils de poèmes : le plus récent, Was wir reden, wenn es gewittert (« De quoi parlons-nous pendant l’orage) est paru en 2018 chez Hanser et a reçu le prix Peter-Huchel. Son premier recueil de poème, lauréat d’un Prix suisse de littérature, est traduit en français aux Editions d’en bas en 2015 par Eva Antonnikov : Und das ist alles genug / Et c’est tout ce qu’il faut. Presque étranger pourtant est son premier roman. Il a reçu le Prix Robert Walser, le même que celui reçu par Elisa Dusapin pour Hiver à Sokcho, et le prix Nicolas-Born du premier roman. La traductrice : Marion Graf est née à Neuchâtel en 1954, de père suisse et de mère française. Elle a étudié les lettres (russe, espagnol, français) à Bâle, Lausanne et Voronej. Elle est traductrice littéraire du russe et de l'allemand, ainsi que critique littéraire pour différents médias et collabore à des revues et ouvrages spécialisés. Elle dirige aujourd'hui la Revue de Belles-Lettres et a reçu de nombreux prix, notamment le prix spécial de traduction 2020 de l’Office fédéral de la culture pour l’ensemble de son œuvre.

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Livre papier 1 Prix : 20,99 $
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Presque étranger pourtant

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889279913
Parution : 2022