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Le vivant est-il gouvernable


Éditeur : Editions de l'Aube
ISBN numérique ePub: 9782815956185
ISBN numérique PDF: 9782815956192
Parution : 2024
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Des accusations de sorcellerie sous la Renaissance jusqu’à la gestion tourmentée de la pandémie de Covid, les controverses liées à l’intervention humaine sur le monde vivant suscitent des passions politiques. Quand elles sont démocratiques, ces passions s’expriment à partir de « traces » identifiées comme le produit de l’activité humaine (OGM, vaccins, etc). Leur emprise sociale est indéniable, car elles polarisent l’opinion publique. Loin de se cantonner au seul registre de l’expertise scientifique, la qualification de la trace touche les ressorts du sacré et du profane - ce qui façonne, cimente, dessine une société et lui donne sens. Des querelles interprétatives se répètent continuellement... parce que l’aléa biologique échappera toujours au gouvernement des hommes. Biologiste de formation, Virginie Tournay possède une maîtrise de sociologie et un doctorat de science politique. Elle est directeur de recherche au CNRS, affectée au CEVIPOF et membre du conseil scientifique de l'OPECST. Le livre s’ouvre sur une description du tableau Les ambassadeurs (1533), de Hans Holbein le Jeune avec une attention particulière portée à sa célèbre anamorphose dont le message constitue un « aveu visuel » universel : aucun savoir ni aucun pouvoir ne permettront jamais à l’homme d’échapper à la mort, bien que cet état ne soit qu’un passage vers autre chose. Tributaire de la position du spectateur face à l’œuvre, le dévoilement de l’anamorphose renvoie à la place que chacun occupe ou souhaite occuper, autant dans la société que dans le rapport avec soi-même. Fondée sur cette allégorie, l’idée maîtresse de l’ouvrage consiste à montrer que les controverses autour de ce que la société définit comme faisant « trace », mobilisent invariablement les ressorts du sacré et du profane. Toute divergence interprétative autour des traces constitue la réplication de l’angoisse profonde et universelle de la mort puisque se rejoue à la fois le rapport de chacun aux êtres et aux choses, la manière d’administrer la société et de l’harmoniser. Aujourd’hui, l’économie générale de la trace a considérablement évolué depuis l’avènement du web. Dans une société sur-saturée de signes, les passions démocratiques se destinent-elles à devenir incontrôlables ? Ce livre propose une typologie opératoire des traces afin d’évaluer leur puissance sociale de frappe. Les temps présents sont marqués par une infinité de manières d’identifier « ce qui fait trace », de raconter en quoi elles peuvent être « préoccupantes », et ce qui se situe au fondement de leur consistance. De l’alchimie du siècle des Lumières à la gestion tourmentée de la pandémie de Covid-19, ce livre explore les contradictions d’une parole publique relative aux interventions humaines sur le monde vivant en prenant appui sur les disputes liées aux traces biologiques et organiques. Pris dans ces récits, des éléments du monde vivant sont brutalement rendus visibles dans l’espace public à travers leurs « signes » discrets qui renvoient, au gré des interprétations, à une expression pathologique : intentionnalité maléfique, faute mercantile, écart à la nature, ou « tentation » des sens. Il peut aussi s’agir d’une puissance curative, d’une résilience vitale face à la pesanteur organique du corps jusqu’à la perspective de la nuit éternelle... Les controverses interprétatives reflètent ainsi la diversité des manières de revendiquer sa place dans le monde vivant et d’établir un périmètre de gouvernance autour des êtres et des choses. Cela revient à se positionner vis-à-vis d’une autorité supérieure, que celle-ci soit temporelle ou spirituelle. C’est pourquoi les divergences interprétatives sont susceptibles d’être extrêmement violentes au point de susciter des passions politiques difficiles, voire impossible à juguler. La première partie de l’ouvrage rend compte de la focale d’analyse qui porte sur la matière vivante. Indépendante de la notion de peuple jusqu’aux Lumières, la gestion de cette matière devient ensuite un sujet politique au cœur de l’évolution des populations humaines. Dès lors, les « traces » liées à la matière vivante renvoient à des luttes implicites sur la manière d’articuler le pouvoir politique à l’aléa biologique. En filigrane, c’est la manière de faire société, d’en tracer les contours et de la représenter qui est en jeu. La trace peut révéler une tension dans une des quatre figurations ontologiques de la société et sa signification est également influencée par la représentation culturelle dominante de l’ordre naturel. La trace peut être analysée comme une défaillance du système de représentation. À partir des ontologies proposées par Descola, quatre grilles de lecture du monde peuvent être dégagés, assignant à la trace une fonction différente dans la composition de la société (ontologie naturaliste ou la trace comme imprécision ; ontologie animiste ou la trace comme commutateur ; ontologie totémiste ou la trace comme incorporation ; ontologie analogique ou la trace comme connecteur). La trace révèle ainsi des liens sociaux cachés, des similitudes, des appartenances ou, au contraire, renvoyer à un déficit d’informations. La diversité des manières de « faire société » n’est pas séparable de la façon dont la nature est elle-même représentée. Trois systèmes culturels possibles de représentation de l’ordre naturel (hippocratique, classificatoire, clinique) sont proposés à partir de l’histoire de la pensée médicale. Selon la référence adoptée, les « maux » biologiques ne sont pas envisagés de la même façon, ni avec la même amplitude. Aussi, la fréquence d’établissement de traces suspectes et leur localisation diffèrent selon l’ordre naturel considéré. La dernière partie de l’ouvrage est de facture plus analytique. Une typologie opératoire des traces est proposée afin de mettre en évidence les formes de tensions politiques sous-jacentes à cette multitude de qualifications. Pour cela, un inventaire des quatre piliers du régime de la trace (matériel, temporel, actantiel et symbolique) est dressé, leurs caractéristiques sont précisées. Chaque pilier est structuré autour d’un couple d’oppositions, ce qui aboutit à une typologie de seize types de trace (Artefact, Faibles doses, Empreinte, Mesure ; Souvenir, Traumatisme, Apparition, Avertissement ; Phénomène, Dessein, Contingence, Intention ; Menace, Equilibre, Tromperie, Complotisme/Superstition). Les différents quadrants font l’objet d’une analyse complète mettant en évidence le lien entre les caractéristiques inhérentes aux traces qui fondent leur diversité, et les représentations culturelles qui y sont rattachées. À partir de cette typologie, il devient possible d’établir les types de trace, plus susceptibles que d’autres, de conduire à des divergences interprétatives. Surtout, la nature des divergences peut être évaluée, de même que leur puissance sociale de frappe. La conclusion souligne la polarisation excessive des opinions publiques sur les traces. Avec les progrès considérables dans la métrologie, la caractérisation des environnements se veut de plus en plus fine et précise, si bien que les univers perceptifs deviennent rapidement saturés. Tous les domaines du vivant sont concernés par l’infobésité : la détection des sources de pollution, la composition des aliments, le suivi des paramètres biologiques, les possibilités de compiler les historiques de navigation en ligne, l’archéologie de précision, ou encore, les progrès de l’imagerie spatiale remontant toujours plus près des origines de l’univers. L’économie générale de la trace a donc considérablement évolué depuis l’avènement du web. Si la quête d’interprétation répond à la tentative d’épuiser le réel à travers sa description, elle est surtout indissociable d’une production continue de données depuis ces vingt dernières années, de l’extension des moyens de collecte et de leur traitement, aboutissant à une surcharge informationnelle. Sur-saturation de signes et balkanisation de la réalité : deux défis au cœur de l’entreprise politique qui ne se réduiront probablement pas à un simple murmure de la société. Dès lors, il convient de s’interroger sur la forme sociale de ces probables débordements. En effet, la qualification de la trace est, avant toute autre chose, la réplication de l’angoisse profonde et universelle de la mort, puisque se rejoue à chaque fois, le rapport de chacun aux êtres et aux choses, la manière d’administrer la société et de l’harmoniser.

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