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Petites notes quotidiennes (ou presque)


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889073085
ISBN numérique ePub: 9782889073078
Parution : 2024
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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Description

En 1933, Gustave Roud a 36 ans. Ses quatre premiers livres l’ont imposé comme un poète avec lequel il faudra désormais compter. Mais ce printemps-là, sa mère meurt. Après une période de stupeur, il entreprend de faire le récit des mois précédents alors que dans son agenda, il sauve ce qu’il peut des journées qui s’enfuient. Le journal intime se fait herbier et bestiaire, recueil d’observations, hymne à la nature et aux paysans qui la travaillent. En écrivant « sur le vif », en identifiant ces instants où sa présence au monde est la plus forte, et en prenant la peine et le temps de l’inscrire quelque part, Gustave Roud nous offre une leçon de patience et d’attention, à opposer sans tarder à la frénésie de nos vies contemporaines. Poète, traducteur, critique et photographe, Gustave Roud (1897-1976) est, entre son aîné C. F. Ramuz et son cadet Philippe Jaccottet, l’un des écrivains suisses les plus importants du XXe siècle. Ses Œuvres complètes (Zoé, 2022) ont reçu un accueil remarquable : « un événement » (Le Monde) qui « rend honneur à son travail d’écriture » (Libération). Le Journal est peut-être la part la plus émouvante de cette « aventure de la vie intérieure qui n’a pas renoncé à la lumière du jour » (Télérama). À strictement parler, le Journal de Gustave Roud n’existe pas. Contrairement à d’autres auteurs, plus méthodiques, qui remplissent des carnets et parfois les publient de leur vivant, le poète a toujours multiplié les supports d’écriture : cahiers d’écolier, feuillets volants, bloc-notes, agendas, et même le verso de lettres reçues ou de cartes géographiques – il écrit sur tout ce qui lui tombe sous la main. Les premières notes conservées remontent à 1916, il a alors 19 ans. Au cours des mois qui précèdent sa mort en 1976, il n’inscrit plus que de brèves lignes dans son agenda. Ces soixante années de pages éparses ont donné lieu à trois éditions posthumes – autant de manières d’« inventer » le Journal de Gustave Roud. La dernière en date, qui constitue le volume 3 des Œuvres complètes parues chez Zoé en 2022, comptabilise 1280 pages. Comment choisir, qu’extraire de cette foison de notes sauvées au fil des jours, le temps d’une vie entière ? Les premiers cahiers, dont le jeune homme, en esthète imprégné de Gide, Claudel et Mallarmé, soigne la présentation et dans lesquels il déploie un style noble, loin de la simplicité à laquelle il tendra plus tard ? Ou à l’autre bout, les pages de la maturité, dans les années 1960, quand Roud travaille à son dernier livre, Campagne perdue ? Quelque part entre les deux ? Au printemps 1933, Gustave Roud, 36 ans, tire une sorte de bilan de sa vie depuis 1927. Cette année-là, il contractait un début de tuberculose et son entrée au sanatorium coïncidait avec la publication de son premier livre, Adieu. À son retour en plaine, il est engagé comme secrétaire de rédaction à Aujourd’hui, un hebdomadaire dirigé par C. F. Ramuz, qui est alors au sommet de sa gloire. Après une centaine de numéros, Aujourd’hui cesse de paraître et Roud se retrouve désœuvré. Mais entretemps, il a écrit trois autres livres – le dernier, Essai pour un paradis, sortira de presse en mai 1933. « Je crois que pour tous – presque tous – ce printemps est très gai?; les jeunes hommes sifflent ou chantent autour de moi quand je travaille au jardin ou au verger, dans le village?; une espèce d’allégresse dans l’air. » Mais ces années, riches sur le plan professionnel et littéraire, sont aussi marquées par une série de deuils. Gustave et Madeleine Roud perdent tour à tour leur père, leur grand-mère, puis l’une de leurs tantes. En mars 1933, leur mère décède au terme d’une longue maladie. C’est là-dessus que s’ouvrent ces Petites notes quotidiennes (ou presque), qui témoignent de la recherche, par Roud, d’une forme et d’une langue qui lui permettraient d’établir le contact avec les personnes disparues – une sorte de « mysticisme intuitif », comme le dit Alessio Christen, qui a établi cette édition. La quête du poète aboutira, en 1967, à la publication de Requiem, le livre que beaucoup considèrent comme son chef-d’œuvre. Mais un deuil, c’est aussi la vie qui se poursuit, et en ce début des années 1930, la vie de Roud est tournée vers Olivier Cherpillod, un voisin paysan qu’il admire et qu’il aime, tout en sachant que la réciproque n’est pas vraie. Il l’accompagne aux champs, dans les bois, il le regarde travailler et le prend en photo. « Avant de repartir faucher le dernier champ, Olivier allume une pipe sur le banc vert, à côté de moi, tandis qu’une poule convalescente picore du maïs – si beau que je désespère de jamais le saisir avec des mots, dans un poème » L’écriture devient presque documentaire lorsqu’elle s’attache à décrire l’existence au village, les travaux des champs, les accidents, les enterrements. Roud use pour cela d’une langue précise, nommant les lieux-dits, les espèces botaniques, les vents. Et puis, toujours, il photographie : « Mercredi 12 juillet 1933 Vent et pluie. Construction du porte-châssis de mon appareil à portraits. Aucune sortie de toute la journée : fatigue et sommeil. Le temps que je perds à ces rêvasseries?! Essai de l’appareil, le soir : portrait de M[adeleine] à la lampe. » Agrémenté de photographies, ce volume veut aussi donner à voir cette part de l'œuvre. Les années 1933-1936 du Journal sont également assez représentatives de la variété de supports employés par Roud – et donc aussi de formes et de tons. Le manuscrit « M[aman] bois de Vucherens », dans lequel le poète entreprend de relater les derniers mois de sa mère, montre son sens du récit, des descriptions, avec un souffle narratif assez inhabituel chez lui. Il y a une urgence poignante dans ce texte, que le fils orphelin veut écrire au moment où il sent qu’il commence déjà à oublier. Le second manuscrit, intitulé « Matériaux et plans pour “Villages?? », éclaire un autre pan, essentiel et très caractéristique de l’activité de Roud : la construction de ses recueils à partir de notes de journal. En ce début des années 1930, il songe à un livre qu’il intitulerait « Villages » et rassemble dans ce but des fragments qui constituent, de fait, un ensemble en soi, même si le projet ne se concrétisera pas. « Par moments, le sentiment que “Villages?? prendra forme. Il faudra trouver une charpente à mille “sensations??. » On voit l’écrivain penser à son livre, réfléchir à une épigraphe, s’en éloigner, y croire à nouveau. L’agenda de 1933 propose une succession de notes brèves, quotidiennes, des pense-bête où Roud inscrit le temps qu’il fait et à quoi il passe ses journées : jardinage, lectures, visites, événements villageois – activités prosaïques et monotones, mais c’est sa vie cette année-là, ses matinées, ses après-midis, ses soirées. Les moissons, le premier colchique. « Fraises exquises, épilobes, reines-des-prés splendides. Tristesse. » Un torse nu devient une « tache dorée qui peuple le monde ». À deux reprises, Roud formule le plaisir qu’il éprouve à se retrouver seul, « c’est-à-dire un peu moi-même ». Il capte le passage du temps et en tente une transcription. Mais pas de complaisance dans sa démarche, au contraire, une certaine sévérité : « J’ai l’esprit ailleurs – et à quoi bon noter, noter à tout prix des choses tout de suite mortes?? En relisant tout à l’heure un agenda de 1933, des plus belles journées je ne savais plus rien faire revivre, même avec les notes prises au jour le jour. » Contrairement à ce que son titre laisse entendre, le cahier de 1935, « Petites Notes Quotidiennes (ou presque) », est assez irrégulier, mais il contient des pages plus amples que l’agenda. Par exemple le récit d’une journée d’automne avec Ramuz, l’éditeur Mermod et deux amis peintres. Les description des paysages que Roud a sous les yeux alternent avec les propos sur l’art et les réflexions sur soi. Il redit ce qu’il sait depuis toujours : « j’ai senti soudain combien la poésie, au fond, était ma seule raison d’être. » Gustave Roud (1897-1976) a été un acteur culturel majeur de Suisse romande. Son travail de poète, de traducteur, de critique et de photographe lui vaut une admiration grandissante. Grand marcheur, découvreur et déchiffreur infatigable des paysages du Jorat, cette région de plaine et de collines où il a vécu toute sa vie, Roud ne considère pas la campagne de l’extérieur, comme un décor : il entretient une relation intime et intense avec tout ce qui vit – arbres et fleurs, forêts, champs et prairies, oiseaux et bêtes sauvages, ciel et constellations, étangs et rivières. Il se révèle d’une grande pertinence aujourd’hui, alors que notre rapport à la nature et au vivant doit être revu de toute urgence. Son désir pour les hommes, qu’il n’a jamais pu vivre ouvertement, se déploie dans les descriptions précises et troublantes des paysans qu’il observe travailler, le plus souvent torse nu. Mais au-delà des corps, c’est aussi un mode de vie qu’il documente – toute une ruralité sur le point de se transformer radicalement en basculant dans la modernité. La publication chez Zoé en 2022 de ses Œuvres complètes a permis de prendre la juste mesure de cet écrivain inquiet, dont beaucoup ont souligné le caractère envoûtant de la prose lyrique. « Ici se croisent les sentiers de la méditation et ceux, plus sauvages, du voyage spirituel. » (Michel Crépu, Télérama) Dans la foulée de cette publication, Zoé poursuit sa série de poches, initiée avec Essai pour un paradis et Air de la solitude. Comme pour la "Petite bibliothèque ramuzienne", le but est de mettre en valeur aussi bien les recueils les plus importants du poète que certains textes moins connus.

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Livre papier 1 Prix : 11,99 $
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Petites notes quotidiennes (ou presque)

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889073078
Parution : 2024