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Le vieil incendie


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889072484
ISBN numérique ePub: 9782889072477
Parution : 2023
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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*Les prix sont en dollars canadien. Taxes et frais de livraison en sus.
***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Après quinze ans d’éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d’un siècle. Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu’à son décès, et rétorque à sa sœur « Humour SVP » grâce à son smartphone dont elle lui tend l’écran. C’est dans une campagne minérale qu’Elisa Shua Dusapin installe son quatrième roman, peut-être le plus personnel à ce jour. A travers un regard précis et sans peur, empreint de douceur, elle confronte la violence des sentiments entre deux sœurs que le silence a séparées. En 2016, Elisa Shua Dusapin publie son premier roman aux éditions Zoé, Hiver à Sokcho (prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL et lauréat du National Book Award en 2021). Suivent Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostok Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier. Née d’un père français et d’une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre la Dordogne, Paris, Séoul et Porrentruy. Elle a publié aux éditions Zoé Hiver à Sokcho en 2016 (National Book Award et prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL), Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostock Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier. Le texte fait des allers-retours entre le présent d'Agathe et Véra (sept journées consacrées à vider la maison familiale) et leur passé commun d’une part, la vie d’Agathe à New York d’autre part. D’entrée de jeu, le texte nous plonge dans l’atmosphère intime des deux sœurs et l’esprit terreux et minéral de la région du Périgord où se passe l’histoire. L’ambivalence des sentiments entre les deux sœurs est un des enjeux majeurs du texte : culpabilité, complicité, méchanceté, amour, froideur, fusion, jalousie co-existent. L’intelligence sensible d'une Agathe aussi puissante que fragile, le bon sens de Véra, peut-être lié à son aphasie, sont exprimés si précisément et simplement que le lecteur se projette avec force dans cet univers, y compris physiquement : il vit une véritable expérience. Le traitement du thème de la famille est à ce point concret qu’il parle de nous tous. Durant toute son enfance, Agathe a parlé à la place de sa sœur muette. Au point qu’elle a souffert de n‘avoir pas d’existence véritablement à elle. A 15 ans, elle décide de fuir aux Etats-Unis d’abord en Erasmus, puis s’y installe pour de bon. Rongée par la culpabilité, elle n’arrive plus à maintenir la communication avec son père et sa sœur qu’elle a abandonnés en tête à tête dans la maison du Périgord. Les liens se sont effrités, la confiance entre elles deux aussi : « En milieu d’après-midi, je me décide à lui envoyer un message. « Chère Véra. » Trop formel. « Salut Véra. » « Véra. » Je repose le téléphone. Tu es scénariste, incapable d’écrire à ta sœur. » Les détails font mouche : recettes des années 50 dénichées dans un livre de cuisine ; maison en pleine forêt, qui s’avère un véritable territoire de chasse ; une chaîne de fourmis qui avancent inlassablement jusqu’à traverser le salon désormais vidé. La dimension de cette campagne délaissée est crépusculaire (le village le plus proche ne compte plus que 30 habitants); l’impression d’étrangeté qu’éprouve Agathe face à sa cadette est suggérée de manière admirablement concrète. Véra est devenue une femme solide, autonome, capable de cuisiner avec agilité, de lire La Disparition de Perec, de se défendre contre les fourmis, d’être indifférente aux méchancetés gratuites, de remettre son aînée à sa place en quémandant un peu d’ « humour SVP ». Le père en creux, très attachant est le grand absent. Ce quatrième roman d’Elisa Dusapin est sans doute son texte le plus personnel. On retrouve sa voix envoûtante, ces belles et étranges images (et odeurs) de pourriture, cette communication tellement compliquée entre gens qui s’aiment. Ce regard précis et sans peur. Le monde animal y prend de plus en plus ses aises, tout comme le monde du travail et notre rapport à lui qu’elle observe avec finesse. Agathe est scénariste, elle participe à l’écriture d’un film à partir de W de Perec. Pour ce qui est de la structure, on retrouve la simplicité de Hiver à Sokcho. Ce sont 7 jours d’affilée pour vider la maison et des plongées dans les souvenirs de l’enfance. Vider les lieux, c’est très concret : « Je procède par catégories. Objets à détruire, à donner. Je ris de me voir appliquer les conseils d’influenceurs en matière de rangement. La fenêtre laisse passer une lumière froide. Les araignées fuient. Elles ne tissent pas de toile mais s’accrochent dans les recoins, autour du four. J’élimine les mortes au fond des casseroles. J’ai commencé par la cuisine, qui me semblait la pièce la plus neutre. Dans un grand sac poubelle, je jette les produits périmés. Moutarde, concentré de tomate. Un pot de masse blanche, de la graisse de canard. Un étage entier est dédié au fromage. Le frigo se rétracte face à mes assauts. Il faut dégivrer le compartiment à congélation. » La relation des deux sœurs va évoluer, tout est à reconstruire, elles ne se connaissent plus, nombre de non-dits et de malentendus entre elles sont à élucider… ou pas. A la mi-temps du roman, la reconstruction reste fragile : « Si je n’étais pas ta sœur, tu serais amie avec moi ? »J’ai trop peur de briser notre semblant d’harmonie. Je réfléchis longtemps, veux être sincère. D’une voix aussi douce que possible, je réponds que non, je ne pense pas. Contre toute attente, Véra a l’air soulagée. Elle dit qu’elle ne m’aurait pas cru si j’avais dit le contraire. Et toi ? Elle réunit les épluchures de mandarine. Elle grimace, prend l’air carrément dégoûtée puis me tire la langue. Mais son regard sourit. Des scènes difficiles ont eu lieu dans l’enfance, elles resteront à jamais gravées : Le bruit commençait à poindre que Véra ne parlait plus. Un jeudi de novembre, ma voisine, qui s’appelait Margaux, je la connaissais de vue d’une classe intermédiaire entre Véra et moi, s’est penchée par-dessus mon assiette pour demander à Véra son prénom. J’ai répondu pour elle. Margaux a dit qu’elle savait bien, elle se demandait seulement si ma sœur était consciente de porter le nom du mâle du cochon. Je lui ai demandé de ne pas dire ce genre de chose. Margaux a regardé Véra, qui avalait sa blanquette, le bout des cheveux dans la sauce. Margaux a trituré les champignons de sa propre assiette, amas spongieux piquetés de rose, avant de dire qu’il est commun aux animaux de ne pas parler, mais que les champignons ressemblent à des langues, Véra s’en mettait plein dans le ventre, il en ressortirait peut-être une chose intelligible. Véra a relevé la tête, les joues gonflées. Elle s’est tournée vers Margaux. Par-dessus mon assiette, elle a craché de toutes ses forces un contenu visqueux et blanchâtre. Une purée de limaces. Ensuite elle a tiré la langue, l’a raclée avec ses dents, avant de cracher le reste sur Margaux qui n’avait pas bougé, le crachat s’égouttait de ses cheveux, dans le silence du reste de la salle. Son regard passait de Véra à moi, elle ouvrait et refermait la bouche sans un son. J’avais été éclaboussée moi aussi. J’ai pris les morceaux de champignons tombés dans ma cuillère, je les ai mis dans ma bouche en faisant mine de m’en délecter. Margaux a fini par lâcher que nous étions cinglées. J’ai attendu qu’elle quitte la table pour m’essuyer. Deux sœurs se retrouvent dans la campagne du Périgord: après trois romans situés en Extrême-Orient, une façon pour Elisa Shua Dusapin d’ancrer pour la première fois la France, son pays d’enfance, dans son univers romanesque. C’est que suite à une résidence en Dordogne, « sa » région, elle se réamourache de l’esprit de ce lieu. La maison de son roman est sensorielle, vivante, un nid pour faire éclore les histoires et jaillir le passé. Née d’un père français et d’une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre Paris, Séoul et Porrentruy. Pour son premier roman, paru aux éditions Zoé en 2016, Hiver à Sokcho, elle reçoit le prix Robert Walser, le prix Alpha, le prix Régine Desforges, est lauréate de l’un des prix Révélation de la SGDL et surtout remporte en 2021, avec sa traduction anglaise, le National Book Award. Le roman est traduit en 28 langues et sera porté à l’écran en 2024 par Koya Kamura. De Hiver à Sokcho à Vladivostok Circus, la presse apprécie « une écriture dense et généreuse, économe mais jamais sèche » (ELLE magazine) ; « Un premier roman en apesanteur, sans un mot de trop » (L’Obs) ; « Même sens de l’irruption de l’étrangeté dans les situations banales, même art de la loufoquerie inquiétante au bord du dérapage, même attention à la clairvoyance de l’enfance que Yoko Ogawa » ( Télérama) ; « Beau, sensuel et très très poétique » ( La Grande Librairie) ; « La simplicité de l’épure sans perdre contact avec la matière. Ce don rare confirme la place d’Elisa Dusapin parmi les voix avec qui il faudra compter. » (L'Humanité)

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