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Sucre, journal d'une recherche


Éditeur : Editions Zoé
ISBN numérique PDF: 9782889072354
ISBN numérique ePub: 9782889072347
Parution : 2023
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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Format Qté. disp. Prix* Commander
Numérique PDF
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*Les prix sont en dollars canadien. Taxes et frais de livraison en sus.
***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Sucre, journal d’une recherche: à l’origine de la recherche, il y a une scène initiale à laquelle le texte revient sans cesse: une vente aux enchères des biens personnels de Werner Bruni, le premier gagnant millionnaire suisse au loto. Scène dans laquelle des statuettes de femmes noires sont vendues à la criée. L’esclavage, la conquête coloniale, mais aussi la relation au pouvoir, au désir, au corps féminin, à la faim, à l’argent sont autant de thèmes obsédants qui dialoguent de manière étourdissante dans ce livre. Dorothee Elmiger explore un nouveau genre d’essai-fiction, dans lequel elle mêle roman, rapport de recherche, journal intime et essai lyrique. Avec allégresse et liberté, elle met en valeur notre capacité de penser et stimule l’intelligence. Dorothee Elmiger est née en 1985 à Zurich, elle vit aujourd’hui à New York. Sucre, journal d’une recherche est son troisième roman. Il a été lauréat du prix Franz Hessel 2021 et du Prix Nicolas-Born 2022. Dorothee Elmiger est une auteure majeure de la jeune littérature germanophone. Ses textes sont intelligents, sensuels et exigeants. La scène originelle qui déclenche la recherche menée dans ce livre est une vente aux enchères des biens personnels de Werner Bruni, le premier gagnant millionnaire au loto. Des statuettes de femmes noires y sont vendues à la criée. Cette scène des années 1980, où s’exprime le colonialisme occidental et toute l’histoire de l’esclavage, devient le point de départ d’une recherche qui va s’étendre en rhizome sans nécessairement viser une résolution. L’autrice se sert pour cette recherche de sources multiples : des images, des souvenirs, des rêves, des conversations avec des amis, des citations de livres publiés, anciens ou inédits. Ils composent la matière de cet essai d’un genre particulier. Dans un geste résolument contemporain et libre, Dorothee Elmiger organise les sources sans hiérarchie, pour composer un réseau de thèmes en rhizome qui se font irrésistiblement écho. Il s’agit pour elle de mettre au jour la construction de notre pensée, constituée de sources et de voix de toutes sortes. Ainsi l’histoire du premier « Roi du loto » la conduit très vite sur une autre piste, à Haïti, où elle revisite avec Heinrich von Kleist la Révolution haïtienne, avant de revenir dans le Jura français, au Fort de Joux, la prison où Toussaint Louverture a fini ses jours. Dans ce vaste réseau de correspondances, un élément revient comme un motif récurrent : le sucre, symbole du capitalisme et des rapports de force entre le Nord qui le consomme, et le Sud qui le cultive. Mais le sucre conduit aussi sur une autre piste, le désir, la faim, la consommation effrénée et par là le rapport au corps, notamment féminin, et aux représentations qu’on s’en fait. Dans toutes ces recherches, Dorothee Elmiger se montre innovante et capable de faire surgir de nouvelles images, qui invite à la réflexion. Concernant le rapport au corps féminin, par exemple, l’autrice renverse les injonctions convenues. La femme est le sujet qui désire, qui a faim de tout, et veut toujours plus. C., dans l’histoire d’amour qui est esquissée, échappe à la narratrice, alors qu’elle veut se donner sans s’économiser, sans craindre la honte ou l’échec. Ce livre est d’un genre nouveau qui bouleverse nos habitudes de lecture. L’autrice raconte et expérimente à la fois dans un genre de collage où les fragments les plus divers se répondent en écho. Car dans notre monde globalisé, tout est lié et tout se déroule en même temps. Sans jamais donner de leçon, ni de solution, le texte de Dorothee Elmiger invite à un comportement responsable, dans la conscience des rapports de force qui agissent le monde. La forme adoptée se rapproche des manières de David Foster Wallace ou de Deborah Levy: il s’agit d’un essai sous une forme très personnelle, intime, un genre d’essai-fiction. La presse allemande a non seulement cité à son propos Levy et Foster Wallace, mais aussi le monument de la littérature allemande que sont les Passages de Walter Benjamin. Le dossier « Sucre » qu’elle remplit de toutes sortes de choses, peut se remplir encore, et l’expérience de lecture est qu’on commence soi-même à faire des liens, à voir des rapports entre les choses qui nous entourent, développant une plus grande attention au monde qui nous entoure. Quelques extraits L ‘extase Et si la vie bonne est une vie vécue avec une certaine intensité, une vie dont on jouit pleinement, pourquoi pas la ferveur radicale, l’abandon absolu, la découverte du vide, l’extase, c’est quelque chose que je comprends bien. L’extase comme éloignement d’un lieu, comme sortie de soi. La recherche Annette, au dîner : il y a deux ans, elle a lu le roman d’un écrivain australien qui décrivait une longue suite d’images fulgurantes, des images qui s’appelaient les unes les autres, donc toutes liées mais de façon décousue, et qui finissaient par former une sorte de chemin, un chemin lumineux à travers les choses. Quand je feuillette mes cahiers et mes copies, les schémas, les reproductions d’images et les photographies, quand j’ouvre les fichiers entamés au cours de ces derniers mois, aucun chemin ne m’apparaît, aucune image ne suggère la suivante, même en superposant les bords, pas d’illumination ; rien que cet endroit, mon point de départ d’il y a quatre ou cinq ans ; et depuis, tout ce qui m’est tombé entre les mains, tout ce que j’ai vu et qui m’a semblé avoir un rapport avec ce premier endroit, je l’ai recueilli et l’ai accueilli sur cette vaste place. (…) Ce que je fabrique, au milieu de cette drôle de communauté d’éléments, ce patchwork géographique et les documents, artefacts et fantasmes s’y rapportant, me semble être lié à cette « constitutional hunger », cette faim constitutive, ce « désir de sortir de soi », qu’Ortega y Gasset voit à l’origine de toutes les orgies (« l’ivresse, le mystique, l’état amoureux, etc. ») : peut-être qu’il serait juste de dire que cette faim est le véritable objet de ma recherche, l’endroit où dort le travailleur haïtien, abrité par les arbres du parc du château de Plaisir, etc. – l’objet, mais aussi la raison de ma recherche, le moteur de toute cette petite production. (…) Longtemps j’ai déposé mes notes et mes photocopies dans mon dossier « Sucre » en pensant que je pourrais suivre les événements, les personnes et leurs désirs, leurs implications et entrelacements divers, sans me mettre moi-même en jeu. Dans ce cagibi, je prends conscience qu’il s’agissait là d’un malentendu, depuis le début. L’amour –– Donc, c’est quoi l’Amour. Tu poses de ces questions. À vrai dire je n’en sais rien, je me rends compte aussi que je confonds tout le temps ces choses-là ou peut-être que ce sont les mots que nous confondons. Au sens le plus large, je dirais peut-être que c’est une disposition, une disponibilité. Qu’en penses-tu ? –– Une attention portée à l’autre peut-être, dénuée d’intention ? Dorothee Elmiger est née en 1985 en Suisse allemande. Elle a suivi un cursus en écriture créative aux instituts littéraires de Bienne et de Leipzig avant d’étudier l’histoire, la philosophie et les sciences politiques à Lucerne et à Berlin. En 2010, elle participe au célèbre concours littéraire autrichien Le Prix Ingeborg Bachmann où elle remporte le 2e prix avec un extrait de ce qui sera son premier roman, Invitation aux casses-cous. Son deuxième roman a été traduit en français par les éditions d’en bas (La société des abeilles, trad. Lila van Huyen, 2016). Sucre, journal d’une recherche, est sa troisième publication. Il a été sur les listes des Prix allemand et suisse du livre, et a été salué par de nombreux prix, le prix Franz-Hessel et Nicolas-Bornholmer, entre autres. Depuis 2022, Dorothee Elmiger est éditrice pour la collection Volte des éditions Spector Books, à Leipzig, qui consacre une place importante aux écritures expérimentales et contemporaines. Elle habite aujourd’hui à New York. La presse allemande la présente comme la voix la plus prometteuse de la littérature germanophone, elle rapproche Sucre, journal d’une recherche de David Foster Wallace ou de Deborah Levy pour sa manière très personnelle de créer un nouveau genre d’essai-fiction. On la compare aussi au monument de la littérature allemande Walter Benjamin. www.dorotheeelmiger.com

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Livre papier 1 Prix : 20,99 $
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Sucre, journal d'une recherche

Éditeur : Editions Zoé
ISBN : 9782889072347
Parution : 2023