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Bruit public


Éditeur : Editions Champ Vallon
ISBN numérique PDF: 9791026710974
ISBN numérique ePub: 9791026710967
Parution : 2023
Catégorisation : Livres numériques / Autre / Autre / Autre.

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***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

La prolifération des rumeurs fut l'un des plus curieux symptômes de l'état de fermentation que connut la France entre le rétablissement des Bourbons en avril 1814 et la fin de l'automne 1816. Pendant plus de deux ans, l'espace public fut sans discontinuer parcouru en tous sens par des « fausses nouvelles » à caractère politique. Dans cette phase de transition chaotique, l'incertitude s'était installée : elle explique en partie le bourgeonnement des informations alternatives. Mais la particularité de cette séquence fut l'extraordinaire déferlement des nouvelles annonçant le retour de Napoléon en France. Cet ouvrage étudie comment le culte populaire du héros charismatique s'est forgé, dans ce contexte de multiplication des bruits politiques, comme une attente à caractère messianique. François Ploux est né en 1966. Il est actuellement professeur d'histoire contemporaine à l'université Bretagne-Sud (Lorient). Il s'intéresse à l'histoire sociale et politique du XIXe siècle. Ses travaux ont d'abord porté sur la violence dans le monde rural (Guerres paysannes en Quercy. Violences, conciliation et répression pénale dans le Lot (1810-1860), La Boutique de l'Histoire, 2002). La circulation des rumeurs est une dimension essentielle du fonctionnement des opinions publiques contemporaines. Et puisque c'est notamment par internet que se propagent les fake news, on a parfois le sentiment d'être en présence d'un phénomène très récent, associé à l'essor de nouveaux modes de communication. Bien évidemment il n'en est rien. Les rumeurs n'ont jamais cessé de modeler les représentations sociales du monde, et plus particulièrement du monde politique. Dans certaines circonstances, elles pouvaient directement provoquer des violences, ou des mobilisations populaires. Pensons à l'épisode de la Grande Peur de 1789 étudié par Georges Lefebvre (La Grande peur de 1789, Paris, Colin, 1932). A vai dire c'est la Révolution dans son ensemble qui met ne évidence l'importance de la rumeur dans l'histoire (Timothy Tackett, Anatomie de la Terreur. Le processus révolutionnaire. 1787-1793, Paris, Seuil, 2018). Ce livre est une contribution à l'histoire des rumeurs. On y verra comment un degré élevé d'incertitude, caractéristique des périodes de crise politique, crée une attente, et provoque le bourgeonnement de fausses nouvelles. On observera aussi comment les modes de communication ordinaires assurent la diffusion de ces informations. L'ouvrage traite par conséquent de l'histoire de la communication et du contrôle de l'information par le pouvoir d'Etat. On y trouvera une archéologie des formes de lutte contre les fausses nouvelles. Si l'on a fait le choix de restreindre cette étude aux premières années de la Restauration, c'est par ce qu'elles constituent un moment remarquable dans l'histoire de la rumeur politique. Pendant plus de deux ans, l'espace public fut sans discontinuer parcouru en tous sens par des « fausses nouvelles ». Il était notamment question de complots (complot aristocratique, conjuration bonapartiste ou jacobine, pacte de famine …), du rétablissement des rentes féodales. On s'entretenait encore de la reprise des guerres européennes. Et, surtout, du retour de Napoléon. Le pouvoir, tout en brocardant le ridicule de ces « fables », prenait les choses très au sérieux. Tous ces bruits maintenaient les habitants dans un état d’agitation permanente. L'État finit par adopter un arsenal inédit de mesures répressives. Deux lois d'exception permirent aux tribunaux d'engager des poursuites contre les colporteurs de bruits alarmants. Des centaines d'hommes et de femmes, accusés d'avoir répété une fausse nouvelle, furent condamnés à des peines de prison, systématiquement assorties d'une amende et d'une mise en surveillance sous le régime de la haute police. Mais, pour contenir cette effervescence, il fallut aussi imaginer des solutions alternatives à la répression policière et à la sanction pénale. On s’efforça de démentir les rumeurs au moyen d’affiches ou de petits journaux bon marché. Les maires et les curés furent mis à contribution. Et certains préfets, désemparés, n'hésitèrent pas à interdire aux populations de s’entretenir des affaires politiques. Ce qui fait la particularité de cette séquence, c'est l'extraordinaire prolifération des nouvelles relatives à Napoléon Bonaparte. Elles annonçaient, dans leur immense majorité, son prochain retour en France. Ce bruit avait envahi l’espace public. Du retour de l'empereur, il était question dans toutes les conversations. Et des graffitis, des placards, des cris séditieux, des chansons, des oracles annonçaient l'événement. Dans les campagnes, des devins affirmaient que l'Empereur serait bientôt à Paris. Au paroxysme de cette tension, en janvier et février 1816, la nouvelle provoqua ici ou là des réactions de peur panique, notamment parmi les paysans qui redoutaient la reprise des guerres et le rétablissement de la conscription. Par conséquent ces rumeurs n’étaient pas seulement l’expression d'un souhait, d’une aspiration collective. Toutefois elles désignaient généralement Napoléon comme un héros libérateur, doté de pouvoirs hors du commun. La circulation des rumeurs napoléoniennes constitue donc une caractéristique remarquable de la ferveur populaire qui entoura l’empereur déchu au commencement des deux Restaurations (la question a été brièvement abordée par Sudhir Hazareesingh dans La légende de Napoléon, Paris, Tallandier, 2005). On peut déchiffrer dans ces rumeurs toutes sortes d'expressions d'une représentation populaire du héros national. Mais c'est leur caractère prédictif, prospectif, et dans certains cas clairement prophétique, qui retiendra notre attention. Pour un nombre incalculable de sujets du roi, le règne de Napoléon n’était pas un temps définitivement révolu, une expérience achevée. Une période heureuse et glorieuse, vers laquelle ils se seraient tournés par dépit, pour fuir le présent. Il était une espérance, un horizon qui s’offrait à leurs attentes. L'objectif de l'ouvrage sera d'étudier comment le culte populaire du héros charismatique s'est forgé, dans un contexte de prolifération des rumeurs politiques, comme une attente à caractère messianique. François Ploux est né en 1966. Il est actuellement professeur d'histoire contemporaine à l'université Bretagne-Sud (Lorient). Il s'intéresse à l'histoire sociale et politique du XIXe siècle. Ses travaux ont d'abord porté sur la violence dans le monde rural (Guerres paysannes en Quercy. Violences, conciliation et répression pénale dans le Lot (1810-1860), La Boutique de l'Histoire, 2002). L'ouvrage est une version remanièe d'une thèse dirigée par Alain Corbin. François Ploux a également réalisé une enquête socio-historique sur les auteurs de monographies communales, et leur contribution à la célébration de la ruralité comme de l'enracinement (Une mémoire de papier. Les historiens de village et le culte des petites patries locales, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011). Publié chez Aubier en 2003, De bouche à oreille. Naissance et propagation des rumeurs dans la France du XIXe siècle tente de dégager quelques propriétés générales de la propagation des fausses nouvelles avant la révolution de la presse périodique.

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Livre papier 1 Prix : 28,99 $
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Bruit public

Éditeur : Editions Champ Vallon
ISBN : 9791026710967
Parution : 2023