Coop UQAM | Coopsco

Créer mon profil | Mot de passe oublié?

Magasiner par secteur

Matériel obligatoire et recommandé

Voir les groupes
Devenir membre

Nos partenaires

UQAM
ESG UQAM
Réseau ESG UQAM
Bureau des diplômés
Centre sportif
Citadins
Service de la formation universitaire en région
Université à distance
Société de développement des entreprises culturelles - SODEC
L'institut du tourisme et de l'hotellerie - ITHQ
Pour le rayonnement du livre canadien
Presses de l'Université du Québec
Auteurs UQAM : Campagne permanente de promotion des auteures et auteurs UQAM
Fondation de l'UQAM
Écoles d'été en langues de l'UQAM
Canal savoir
L'économie sociale, j'achète
Millénium Micro



Recherche avancée...

Brève histoire de la concentration dans le monde du livre


Éditeur : Libertalia
ISBN papier: 9782377292615
ISBN numérique ePub: 9782377292622
Parution : 2022
Catégorisation : Livres numériques / Littérature générale / Littérature / Études littéraires

Formats disponibles

Format Qté. disp. Prix* Commander
Livre papier En rupture de stock** Prix membre : 17,06 $
Prix non-membre : 18,95 $
x
Numérique ePub
Protection filigrane***
Illimité Prix : 11,99 $
x

*Les prix sont en dollars canadien. Taxes et frais de livraison en sus.
**Ce produits est en rupture de stock mais sera expédié dès qu'ils sera disponible.
***Ce produit est protégé en vertu des droits d'auteurs.




Description

Au moment où Vivendi a confirmé son OPA sur Hachette, il a paru indispensable de faire le point sur les concentrations dans le monde de l?édition et des médias car, de même que Jean-Luc Lagardère possédait Europe 1, Paris Match, Elle et voulut avoir sa chaîne de télé privée, La 5, de même Vincent Bolloré exerce sa tutelle ombrageuse sur Canal Plus, CNews et bien d?autres médias. Si les concentrations peuvent avoir une finalité économique et financière évidente, afin de réduire les coûts et de transformer un imprimé en film, en série télévisée ou, demain, en un produit de large consommation sur Internet, les ambitions politiques et idéologiques ne sont jamais très loin. Spécialiste de l?édition, du livre et de la lecture, Jean-Yves Mollier ne cesse d?observer les mouvements de cet univers depuis près de quarante ans. L?univers de l?édition change, aussi bien en France que dans le monde, et il ne se passe pas de semaine sans qu?on apprenne que Vivendi va absorber Hachette ou que Penguin Random House, le numéro un mondial, va digérer Simon and Schuster. Si les acquisitions d?entreprises, dans le monde de l?imprimé comme ailleurs, sont un phénomène ancien, celui des fusions également, la concentration a une histoire plus récente et travaille à une autre échelle. En France, elle commence en 1862, lors du rachat de la Librairie Nouvelle, un gros éditeur de livres de petit format, par la maison Michel Lévy frères, alors leader du secteur de la littérature générale, et cela effraya Baudelaire et ses amis. Vingt ans plus tard, c?était contre la « pieuvre verte » et son réseau de bibliothèques de gares que Maupassant et la presse se mobilisèrent. Après le rachat des messageries de presse, en 1897 et 1900, la pieuvre devint encore plus menaçante et, après la Première Guerre mondiale, elle avait cédé la place dans l?imaginaire au « trust vert », un redoutable adversaire de la liberté de création si l?on en croit ses détracteurs. Actionnaires majoritaires des NMPP dès 1947, la Librairie puis le Groupe Hachette subventionnèrent largement les partis politiques pour éviter la nationalisation. Chaban-Delmas à droite mais aussi Jean Lecanuet, François Mitterrand à gauche, mais également le PSU profitèrent de ses largesses et en contrepartie, les messageries et le groupe Lagardère (propriétaire de Hachette depuis décembre 1980) furent épargnés par les nationalisations de 1981. Dix ans plus tard, c?était au tour de Marc Ladreit de Lacharrière de tenter une OPA très inamicale sur le groupe Gallimard, sauvé in extremis par la réunion d?actionnaires familiaux et de la BNP. Au moment où l?ancien vice-président de L?Oréal abandonnait son projet et se rabattait sur la seule Revue des Deux Mondes où il abritera plus tard Pénélope Fillon, un autre ensemble se constituait : le Groupe de la Cité, plus tard dénommé Vivendi Universal Publishing, numéro un français avant son écroulement en 2002. Il fallut près de deux ans à la Commission européenne pour dire s?il y avait « abus de position dominante » dans tel ou tel secteur, ce qui amena Hachette à absorber 40 % de VUP, en 2004, et à vendre Editis (les 60 % restants) au groupe Wendel Investissement qui jura alors vouloir demeurer longtemps dans ce secteur. On connaît la suite : Editis sera revendu en 2008 à Grupo Planeta, l?Espagnol, avant d?être repris par Vivendi dix ans plus tard. Entre-temps, Gallimard (Madrigall) avait racheté Flammarion, Media Participations le groupe La Martinière-Le Seuil, tandis que Lefebvre-Sarrut dans le secteur juridique, et RELX Group se renforçaient. Au niveau mondial, Random House l?Américain (propriété de l?Allemand Bertelsmann) s?était marié avec Penguin pour devenir le leader mondial, et d?autres groupes s?étaient renforcés tout en voyant surgir l?ombre des GAFAM qui commençaient à menacer leur domination. Au moment où Vivendi a confirmé son OPA sur Hachette (numéro 3 mondial dans le trade), il a paru indispensable de faire le point sur ces concentrations dans le monde de l?édition et des médias car, de même que Jean-Luc Lagardère possédait Europe 1, Paris Match, Elle et voulut avoir sa chaîne de télé privée, La 5, de même Vincent Bolloré exerce sa tutelle ombrageuse sur Canal Plus, CNews et bien d?autres médias. Si les concentrations peuvent avoir une finalité économique et financière évidente, afin de réduire les coûts et de transformer un imprimé en film, en série télévisée ou, demain, en un produit de large consommation sur Internet, les ambitions politiques et idéologiques ne sont jamais très loin. Rupert Murdoch l?avait dit en termes crus : il n?était pas question pour son groupe de publier Les Versets sataniques ou d?embêter Deng Xiao Ping car son but était de multiplier les profits dans un univers apaisé où l?on n?inquiète jamais les gros clients. Pour les mêmes raisons, Salman Rushdie ne put contraindre Penguin à éditer la version poche de son livre car le marché redoutait les humeurs de l?opinion dans le monde arabo-musulman. Bien d?autres exemples de censure ont défrayé la chronique pour qu?on ait besoin d?en dresser la liste. Il demeure une réalité : les concentrations auront atteint leur probable apogée en France si la réunion de Hachette et d?Editis est autorisée et pèse alors autour de 3 milliards d?euros, rejetant son challenger, Madrigall, loin derrière avec ses 550 millions d?euros de chiffre d?affaires. Dominée par deux ensembles en 2000 (VUP et Hachette) mais talonnée alors par quatre groupes moyens (Flammarion, Albin Michel, Gallimard et Le Seuil), l?édition française serait désormais sous la coupe d?un énorme conglomérat dominant la conception des livres, leur production, leur diffusion et leur distribution. C?est à décrypter cette réalité souvent fantasmée et à en rappeler l?histoire que ce livre entend s?attacher, sans négliger les nouvelles concurrences et l?émergence de ce que l?on commence à appeler le monde des Webedia. Il s?agit de nouveaux ensembles économiques et financiers, aux fortes ambitions idéologiques comme on le verra en constatant la présence de Marc Ladreit de Lacharrière et de ses proches, qui considèrent que l?avenir se décidera dans le Web 2 ou 3.0, là où les consommateurs de loisirs culturels seront nombreux demain. De même, on traitera des GAFAM et de leurs mouvements souvent erratiques, comme le montre l?exemple d?Amazon qui est en train de se recentrer sur le secteur alimentaire en délaissant le livre et les librairies. D?autres concentrations assez récentes n?avaient pas dépassé le cap d?une décennie, tels les chaînes de librairies du type Barnes and Noble ou les majors de la communication comme AOL Time Warning, tous réduits à des dimensions moins menaçantes après avoir échoué dans leur tentative de dominer le marché. Si Amazon part à l?assaut de Walmart et néglige, demain, le marché du livre, son offensive aura été moins durable que ne le faisait redouter la vente en ligne mais le renforcement des Webedias est peut-être déjà la preuve que de nouvelles concentrations se préparent. Spécialiste de l?édition, du livre et de la lecture, Jean-Yves Mollier ne cesse d?observer les mouvements de cet univers depuis près de quarante ans. L?Argent et les Lettres. Histoire du capitalisme d?édition (Fayard, 1988) et Édition, presse et pouvoir en France au XXe siècle (Fayard, 2008) constituent le socle de son analyse qui court des années 1770 à nos jours. Une autre histoire de l?édition française (La fabrique, 2015) et Histoire des libraires et de la librairie depuis l?Antiquité jusqu?à nos jours (Actes Sud, 2021) constituent deux synthèses récentes auxquelles il faut joindre les trois éditions de Où va le livre ? (La Dispute, 2000, 2002 et 2007). À l?échelon international il a dirigé, avec Jacques Micheon, l?important volume intitulé Les mutations du livre et de l?imprimé dans le monde du XVIIIe siècle à l?an 2000 (Québec, Presses de l?université Laval/L?Harmattan, 2001) et publié de nombreux articles. Traduit en anglais, allemand, italien, espagnol, grec, portugais, coréen, japonais, russe et chinois, il a été l?invité de la plupart des grandes universités du monde. Professeur émérite d?histoire contemporaine à l?université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin, il y a longtemps dirigé le Centre d?histoire culturelle des sociétés contemporaines et vient de se voir décerner, en 2021, le prix Charles-Aubert d?histoire de l?Académie de sciences morales et politiques.

Du même auteur...

Livre papier 1 Prix : 16,99 $
x

Noël Parfait, 1813-1896 (2)

Éditeur : FeniXX réédition numérique
ISBN : 9782307436997
Parution : 1978