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Critique biblique et tradition juive


Éditeur : L'Eclat
ISBN papier: 9782841625529
ISBN numérique PDF: 9782841625536
Parution : 2022
Catégorisation : Livres numériques / Sciences humaines / Religions / Religions

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Description

Sous le titre un peu académique de cet inédit, se cache un questionnement d'un grand intérêt sur le statut du texte biblique. Pour la tradition, la Bible, en tant que révélée, ne peut être sujette à la critique. Elle doit être lue à la lettre, à la différence de la critique biblique qui étudie la formation du texte, ses différentes époques, etc. Ces deux courants opposés ne satisfont entièrement l'homme de foi et d'ouverture qu'était André Neher. La complexité de l'hébreu est au coeur de son raisonnement. Les commentaires bibliques sont à leur manière une 'lecture critique' de la Bible, qui en préservent la dimension révélée. Pour Neher, la révélation s'exprime dans la langue et la langue est le coeur d'une lecture critique, confirmant la dimension toujours dialectique du judaïsme. André Neher (1914-1988) a marqué le judaïsme français du 20e siècle, inaugurant son enseignement universitaire, oeuvrant comme penseur et éducateur, depuis Strasbourg jusqu'à Jérusalem, où il s'installe en 1967. Son ?uvre, qui traite de la prophétie, de l'hébreu, du Maharal de Prague et du silence de Dieu, est un viatique pour ceux qui veulent comprendre le judaïsme, dans ses dimensions, morales, spirituelles et philosophiques. L'éclat lui a consacré un volume en 2011 : Héritages d'André Neher. Ce texte inédit d'André Neher a été retrouvé par Enrico Lucca qui en a établi le texte et signé la présentation. Il s'agit d'un texte entièrement rédigé et qui dût servir de base pour un cours sur la critique biblique (probablement à Strasbourg). Sous ce titre un peu austère et académique, se cache un questionnenement d'un grand intérêt sur le statut du texte biblique et celui de ses lectures. Si l'on s'en tient à la tradition juive, le texte biblique, en tant qu'il est révélé, ne peut être sujet à la critique. Il doit être pris 'à la lettre'. Et c'est ainsi qu'on l'enseigne dans les cercles religieux et écoles juives traditionnelles. L'Université s'est très tôt intéressée à ce qu'on a appelé la "critique biblique", qui étudie la formation du texte, ses différentes strates, ses "époques", etc. Ces deux courants opposés ne satisfont ni l'un ni l'autre l'homme de foi et d'ouverture qu'était André Neher qui dans cet inédit étudie l'histoire de la critique biblique, les différentes polémiques autour de ces questions, ne serait-ce que dans le cas des grandes traductions de la Bible, qui, nécessairement, vont se heurter à la question de la nature du texte. L'hébreu est au coeur du raisonnement de Neher. L'extraordinaire complexité de la langue hébraïque doit permettre à une approche 'traditionnelle" d'intégrer les 'enrichissements' de la critique biblique, en s'appuyant sur les innombrables commentaires du texte, écrits le long des siècles, par des auteurs de toute sorte: cabalistes, rationalistes, linguistes etc. Si l'on suit Neher, la révélation s'exprime dans la langue, et la langue EST une lecture critique du texte. Position qui confirme la dimension toujours dialectique du judaïsme, qui, quand il s'y tient, l'a protégé de bien des dogmatismes. Le texte propose également en quelques chapitres concis, une histoire de la critique biblique depuis le 17e siècle et donc des approches historiques du texte qui en contestent l'organisation, en identifie des strates différentes (Yavhistes et Elohistes, selon le nom de Dieu qui est employé etc.) André Neher naît en Alsace, à Obernai, le 22 octobre 1914, dans une famille juive strasbourgeoise, cultivée et respectueuse des traditions. Son père, Albert Neher, inculque à ses enfants, André et Richard, Hélène et Suzel, l?amour du texte biblique, mais aussi celui d?une France à laquelle il se sent très attaché, sa famille appartenant à cette communauté juive installée en Alsace depuis des siècles. Revenu avec sa famille à Strasbourg en 1927, Neher étudie l?allemand, qu?il enseignera au collège de Sarrebourg en 1936. Il poursuit son approfondissement du judaïsme à la synagogue orthodoxe de Strasbourg, puis à la yeshivah de Montreux en Suisse. Mobilisé en 1939, puis réformé, il rejoint sa famille réfugiée à Brive-la-Gaillarde après la débâcle, et enseigne à Lanteuil, en Corrèze, avant d?être chassé de l?enseignement en 1940 du fait des lois sur le statut des Juifs. Il demeurera toutefois avec les siens et pendant quatre années, à Lanteuil, dans une situation des plus précaires et difficiles, même si le souvenir de « Mahanayim », nom qu?ils donnèrent à leur petit village d?accueil, reste celui d?intenses années de lectures et d?études. « Avec les membres de ma famille, expulsés comme moi de la Cité des Hommes que nous savions provisoire, nous avons créé, dans le temps et dans l?espace, une micro-cité de Dieu, l?École clandestine de Lanteuil, en Corrèze, à 10 km de Brive-la-Gaillarde et nous avons appelé notre demeure Mahanayim [...] ?La Double Demeure? [...] parce que nous y avons vécu, précisément, d?une manière constante et consciente, dans une dimension double : celle de l?angoisse et de l?espérance, celle de la persécution et celle du temps biblique dont la plénitude recouvrait chacun de nos instants. » Tout juste après la guerre, la famille déménage à Lyon où Albert, malade depuis juin 1944, est soigné par le docteur André Bernheim, père de la jeune Renée Bernheim (née en 1922) qui avait abandonné ses études pour rejoindre la Résistance dès 1942. C?est à Lyon qu?Albert Neher décède en 1945 et c?est à Lyon également qu?André Neher publiera, avec son frère Richard, son premier livre : Transcendance et immanence(éditions Yeshurun, 1946). En 1947, Neher épouse Renée Bernheim, avec qui il partagera désormais sa vie, ses recherches et ses espoirs, de Strasbourg à Jérusalem. Après la publication de sa thèse (Amos ou l?essence du prophétisme, Vrin, 1950) et d?« énigmatiques » Notes sur Qohelet aux éditions de Minuit (1951), Neher est nommé professeur « sans chaire » à l?Université de Strasbourg en 1955, mais ce n?est que deux ans plus tard que sera créée à son intention une « chaire de littérature juive ancienne et moderne ». C?est à cette époque qu?il participe activement à la création des Colloques des intellectuels juifs de langue française, dont le premier s?ouvre en 1957 par une leçon inaugurale de Vladimir Jankélévitch. Neher milite également alors pour l?enseignement de l?hébreu comme langue vivante au sein de l?université française et crée un Centre de Recherches et d?Études hébraïques, qui publiera à la fois des ouvrages de pensée juive ? les siens comme ceux de ses élèves Benno Gross ou Théo Dreyfus ? mais également des méthodes de langue ou de traduction de l?hébreu, comme son étonnant De l?hébreu au français. Manuel de l?hébraïsant : la traduction(1969) où, à côté de commentaires de traductions des textes de la Genèse, conçus comme des exercices de version, on trouve aussi des pages de Shaï Agnon, Gershom Scholem ou du quotidien israélienMaariv. La période strasbourgeoise est d?une grande intensité. Avec Renée, qui enseigne les Lettres classiques à l?école Aqiba dirigée par Benno Gross, l?universitaire Neher, qui est aussi un « homme d?action », ne ménage pas ses efforts, pour accueillir en France les populations juives d?Afrique du Nord, après l?indépendance de l?Algérie. Tous deux sont aussi très actifs au sein d?associations d?amitiés judéo-chrétiennes. Neher publie de nombreux ouvrages sur la prophétie (L?essence du prophétisme,1955 ; Moïse ou la vocation juive, 1956 ; Jérémie,1960) et autour de la figure du Maharal de Prague, qu?il contribue à faire connaître (Le puits de l?exil, 1966), tandis que Renée rassemble en quatre volumes les Faits et documents ? de la Renaissance à nos Jours ? d?une Histoire juive. C?est ensemble qu?ils publieront une Histoire biblique du peuple d?Israël en deux volumes chez l?éditeur Adrien Maisonneuve en 1962. En décembre 1966, Neher accueille à l?université de Strasbourg, le prix Nobel de Littérature, Shaï Agnon, et il semble que cette rencontre avec l?écrivain israélien ne soit pas étrangère au départ du couple Neher en Israël, juste après la guerre des Six jours en juin 1967. Ils seront suivis presque immédiatement par d?autres intellectuels juifs français, dont Eliane Amado-Lévy-Valensi ou Léon ?Manitou? Ashkénazi (en 1968), puis par les strasbourgeois Benno Gross et Theo Dreyfus (1969), fondant à nouveau et à Jérusalem ce que l?on a appelé, presque improprement, « l?école de pensée juive de Paris », née sous l?impulsion de Jacob Gordin et à laquelle a appartenu également Emmanuel Levinas. En 1970, paraît une ?uvre capitale :L?exil de la parole (Seuil) qui fut traduite dans plusieurs langues et qui fait résonner le silence biblique et le silence d?Auschwitz, comme le précise son sous-titre. Suivront alors d?autres ouvrages sur Jérusalem, le Maharal encore, des volumes d?entretiens et de souvenirs, de très nombreux articles et jusqu?à son Faust et le Maharal de Prague, que publieront les Presses universitaires de France en 1987. André Neher disparaît en octobre 1988, laissant une ?uvre d?une très grande richesse dont le pauvre 21esiècle devrait mieux se souvenir. À la précision de l?étude, Neher mêle la puissance du commentaire et de l?expression, qui donne à son ?uvre cette dimension particulière qui l?apparente aux grands midrashim. Chercheur, il l?est à part entière, mais avant tout par ce qu?il a trouvéet ce qu?il a donné. Avec la « Fondation André Neher » créée sous les auspices de la Fondation du Judaïsme français, Renée (Rina) redoublera d?effort pour faire connaître et reconnaître l??uvre de son mari, jusqu?à sa propre disparition en décembre 2005 à Jérusalem. Depuis, la Fondation Renée et André Neher veille à conserver la mémoire et l?enseignement de cette femme et de cet homme, dont on pourrait penser qu?ils furent «destinés l?un à l?autre depuis les six jours de la Création » (d?après Sanhédrin 107a).